lundi 29 octobre 2012

Dirigeant, repreneur, créateur : une « tête », mais pas que…

(c) laurent hamels - Fotolia
Lors d'une conférence récente (*), J'ai appris deux ou trois choses intéressantes sur les conditions de réussite une reprise d'entreprise.

La première, qui semble aller à contre-courant du sens commun, est qu'il n'y a statistiquement pas de corrélation entre la réussite de la reprise et l'expertise technique du repreneur sur l'activité de l'entreprise, sauf peut-être pour les plus petites d'entre elles.Cela confirme que l'entrepreneur se positionne avant tout comme dirigeant, et qu'il est plus important d'identifier si son « style personnel » correspond bien à la culture et aux besoins de l'entreprise (selon son stade de développement, par exemple).

Au milieu des nombreuses données et retours d'expérience très concrets présentés par les conférenciers, un second point a attiré mon attention, probablement passé inaperçu pour la plupart des auditeurs mais qui ne peut être ignoré par un coach qui accompagne tout repreneur :

Il s'agissait de l'analyse des motivations initiales des repreneurs dont le projet de reprise avait été un succès.

J'ai noté les trois premières :
  • goûter le plaisir d'entreprendre, 
  • faire quelque chose qui me tient à cœur
  • prendre en mains un projet significatif.
Si l'espoir du retour sur investissement financier n'est probablement pas absent de l'équation, on voit bien là qu'il n'est pas tant question de rationalité, que de corps et d'émotion.

Ceci est probablement évident pour l'observateur extérieur, mais l'est-ce autant pour l'intéressé lui-même ? Consacre-t-il un peu de sa lucidité et de son énergie à s'occuper vraiment de cette dimension de son projet ?
Probablement, s'il s'adjoint les services d'un coach qui saura l'accompagner aussi sur ce terrain-là.
Même si, et Robert Stahl me le confirmait, le repreneur qui demande un coaching n'est, au début de sa démarche, pas toujours conscient ou demandeur de cette dimension de l'accompagnement. Elle apparaît et s'avère essentielle au bout de quelques séances.

Y être sensible, c'est aussi assurer une meilleure qualité des relations entre le repreneur et ses futures équipes, quelque soit la couleur de la collaboration qu'il souhaite instaurer (plus ou moins directive, dans la continuité ou le changement…). Et c'est aussi cette conscience de ses propres moteurs qui lui permettra de passer de l'entreprise qu'il rachète à l'entreprise qu'il souhaite développer.

Porter attention à ces dimensions corporelles et émotionnelles ne serait-il pas tout aussi important pour le créateur que pour le repreneur ?

Nous n'avons pas parlé du "genre" lors de cette conférence, mais je suis persuadé que les « repreneuses » et « créatrices » sont beaucoup plus sensibles et lucides quant à l'importance de ces facteurs dans leur réussite, et plus à même de les explorer. C'est l'objet d'un projet de billet pour ce blog...

(*) il s'agit de la conférence consacrée au choix d'une « cible » par le repreneur, animée par Isabelle Granger (CCI de Rennes) et par Robert Stahl, qui représentait la Fédération Internationale de Coaching ICF, le vendredi 12 octobre, dans le cadre des JRCE 2012 (Journées de la création et reprise d'entreprise).



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