Lors d'une conférence récente (*),
J'ai appris deux ou trois choses intéressantes sur les conditions de
réussite une reprise d'entreprise.
La première, qui semble aller à
contre-courant du sens commun, est qu'il n'y a statistiquement pas de
corrélation entre la réussite de la reprise et l'expertise
technique du repreneur sur l'activité de l'entreprise, sauf
peut-être pour les plus petites d'entre elles.Cela confirme que
l'entrepreneur se positionne avant tout comme dirigeant, et qu'il est
plus important d'identifier si son « style personnel »
correspond bien à la culture et aux besoins de l'entreprise (selon
son stade de développement, par exemple).
Au milieu des nombreuses données et
retours d'expérience très concrets présentés par les
conférenciers, un second point a attiré mon attention, probablement
passé inaperçu pour la plupart des auditeurs mais qui ne peut être
ignoré par un coach qui accompagne tout repreneur :
Il s'agissait de l'analyse des
motivations initiales des repreneurs dont le projet de reprise avait
été un succès.
J'ai noté les trois premières :
- goûter le plaisir d'entreprendre,
- faire quelque chose qui me tient à cœur,
- prendre en mains un projet significatif.
Si l'espoir du retour sur
investissement financier n'est probablement pas absent de l'équation,
on voit bien là qu'il n'est pas tant question de rationalité, que
de corps et d'émotion.
Ceci est probablement évident pour
l'observateur extérieur, mais l'est-ce autant pour l'intéressé
lui-même ? Consacre-t-il un peu de sa lucidité et de son
énergie à s'occuper vraiment de cette dimension de son projet ?
Probablement, s'il s'adjoint les
services d'un coach qui saura l'accompagner aussi sur ce terrain-là.
Même si, et Robert Stahl me le
confirmait, le repreneur qui demande un coaching n'est, au début de
sa démarche, pas toujours conscient ou demandeur de cette dimension
de l'accompagnement. Elle apparaît et s'avère essentielle au bout
de quelques séances.
Y être sensible, c'est aussi assurer
une meilleure qualité des relations entre le repreneur et ses
futures équipes, quelque soit la couleur de la collaboration qu'il
souhaite instaurer (plus ou moins directive, dans la continuité ou
le changement…). Et c'est aussi cette conscience de ses propres
moteurs qui lui permettra de passer de l'entreprise qu'il rachète à
l'entreprise qu'il souhaite développer.
Porter attention à ces dimensions
corporelles et émotionnelles ne serait-il pas tout aussi important
pour le créateur que pour le repreneur ?
Nous n'avons pas parlé du "genre" lors
de cette conférence, mais je suis persuadé que les « repreneuses »
et « créatrices » sont beaucoup plus sensibles et
lucides quant à l'importance de ces facteurs dans leur réussite, et
plus à même de les explorer. C'est l'objet d'un projet de billet pour ce blog...
(*) il s'agit de la conférence
consacrée au choix d'une « cible » par le repreneur,
animée par Isabelle Granger (CCI de Rennes) et par Robert Stahl, qui
représentait la Fédération Internationale de Coaching ICF, le
vendredi 12 octobre, dans le cadre des JRCE 2012 (Journées de la
création et reprise d'entreprise).
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